La course au pétrole et à l'énergie continue. Dans ce contexte de toxicomanie énergétique, une nouvelle ressource hydrocarbure est en ligne de mire : dans le sous-sol de la planète, il y aurait en gaz de schiste au moins l'équivalent des réserves estimés en gaz conventionnel. Produire cette énergie va galvaniser l'action politique des Etats Unis et canaliser de nombreux investissements. Ce fol Eldorado va se poursuivre sur les autres continents (estimation de 24 400 mds de m3 aux USA, 5 000 mds de m3 en France...).
Une fracturation hydraulique nécessite pour l'opération de forage, des millions de litres d'eau injectés à forte pression dans la roche. Le deuxième ingrédient indispensable sont les produits chimiques (500 sont recensés) qui composent les boues et les fluides de fracturation, dont nombreux sont toxiques : cancérigènes pour l'humain et l'animal, polluants pour l'eau ou l'air.
Le bassin parisien n'est pas épargné. Des projets d'exploration d'hydrocarbures sont en cours et cette région est très convoitée par les pétroliers. 4 permis de recherches d'hydrocarbures incluant la recherche d'huiles de schiste ont été délivrés (62 en France dont 3 ont été abrogés).
L'exploitation des gaz et huiles de schistes entraîne des risques importants sur l'environnement, sur la santé des riverains et des paysages :
- de l'eau et des produits toxiques dans le gaz entraînent une menace méthane et d'explosion,
- la mauvais cimentation des puits peut contaminer les nappes phréatiques,
- des fuites de puits et de méthane sont liées à l'extraction
- des contaminations chimiques et des polluants qui remontent avec le méthane, des émissions liées au torchage (CO2, Nox, particules fines)
- la pollution de l'air est amplifiée par le trafic des nombreux camions lié aux chantiers d'implantation de puits de gaz (un puits de recherche = 900 à 1300 voyages camion pendant 5 jours),
- une contamination de l'eau par les additifs chimiques
- des puits et des routes qui ravagent le paysage et les éco-systèmes et entraînent des ruptures de continuités écologiques
- des ondes et tremblements de terre puissants détectés par des études sismiques qui bouleversent la biodiversité
- les substances contenues dans le sol qui remontent (uranimum, éléments radioactifs, métaux lourds...)
- un impact effet de serre par le CO2 et les émissions indirectes (supérieures au charbon de 20 à 100 % sur une période de 20 ans).
Suite à la pression d'élus locaux et des écologistes, dans un contexte de campagne électorale, le parlement français a voté le 30 juin 2011 une loi interdisant la fracturation hydraulique pour la recherche et l'exploitation des gaz et huiles de roche mère (pétrole contenu dans la roche). Bien qu'imparfaite, elle n'abroge pas les permis déjà accordés.
L'Union Européenne laisse la responsabilité aux Etats membres de l'évaluation et de l'autorisation des projets publics et privés.
Si les citoyens européens maintiennent leur mobilisation, les industriels s'affairent en coulisse pour discréditer les risques pointé du doigt.
Une occasion de réaffirmer la nécessité de développer les énergies renouvelables et de notre engagement à diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre pour 2050.