Quand les espèces invasives ont un impact positif
sur la biodiversité avril 2013 CONSO GLOBE
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Les espèces
invasives sont des animaux ou des végétaux qui ont été introduits dans un
milieu qui n’est pas le leur, et qui l’envahissent. Si les espèces invasives
représente la 3ème cause de perte de la biodiversité d’après l’IUCN, dans
certains cas, elles auraient un impact positif sur l’environnement. Comme quoi,
il ne faut jamais avoir d’a priori.
Biodiversité
: l’ennemi n’est pas toujours celui qu’on croit
Les
tortues de Floride relâchées par leurs propriétaires dans la nature quand elles
deviennent trop grandes concurrencent fortement les espèces natives.
En 2011, un collectif de
scientifiques américains lançaient un appel dans la très sérieuse revue Nature
: on ne peut pas considérer une espèce invasive comme systématiquement menaçante.
Ils ont, en avançant quelques chiffres,
démontré qu’il arrive très souvent que des espèces introduites n’aient aucune
incidence sur le milieu. A contrario, et en raison de conditions
environnementales qui changent, une espèce native peut très bien représenter un
réel danger pour d’autres espèces. Les experts ont illustré leurs propos en
citant aux Etats-Unis une espèce de coléoptère local qui s’attaque et met en
péril des pins.
En d’autres
termes, l’introduction d’un végétal ou d’un animal dans un milieu qui n’est pas
le sien peut totalement lui être salutaire.
Des
espèces invasives au secours d’un écosystème
Citons deux exemples d’espèces invasives
qui se sont révélées bienveillantes pour leur nouvel environnement.
Les
chèvrefeuilles de Pennsylvannie
Ils se sont
ainsi rendu compte que l’abondance des chèvrefeuilles était à l’origine d’une grande
diversité d’oiseaux dans la région, et même au-delà.
Autrement dit, les chèvrefeuilles et les oiseaux ont su développer une relation
de mutualisme, qui décrit en biologie une relation
où deux ou plusieurs espèces interagissent en bénéficiant mutuellement de
l’existence de l’autre.*
Des marécages sauvés par le
crabe vert
Autre exemple avec le crabe
vert européen. Carcinus
maenas est l’une des espèces
les plus invasives qu’il soit. Il a colonisé une grande partie des côtes
américaines, australiennes, néozélandaises, russes et du sud de l’Afrique. Le
crabe vert figure d’ailleurs sur la liste des 100
pires espèces invasives du monde. C’est simple, ce petit crabe mange tout
sur son passage.
Et pourtant, une
équipe de scientifiques a découvert que les crabes verts savaient aussi réparer
les dégâts causés par les hommes. C’est ce qui est en train de se passer
en Nouvelle-Angleterre. Dans cette région des Etats-Unis, la pêche et la chasse
au crabe avaient eu raison d’une bonne partie des prédateurs natifs qui avaient
l’habitude de manger une espèce native commune : le crabe violet des marécages
(Sesarma reticulatum). Celui-ci n’ayant plus leurs prédateurs s’est
développé au point de compter 4
fois plus d’individus qu’auparavant. Le crabe violet se nourrit
particulièrement d’une plante de l’espèce Spartina alterniflora, prédominante
dans les marécages salés, la mettant ainsi en danger. La trop forte présence
des crabes violets a dégradé les marécages salés.
Or, on s’est
aperçu que dans les zones où étaient présents des crabes verts, les marécages
salés se portaient beaucoup mieux ! Les crabes verts chassent en effet les
violets, aidant ainsi les plantes à survivre.
Ceci est donc la preuve qu’il faut,
avant de décider d’éradiquer une espèce car elle a été introduite, étudier son
réel impact sur l’environnement. Introduire une espèce végétale ou animale dans
un milieu qui n’est pas le sien peut être bénéfique pour tout un écosystème.