Le Projet Educatif Territorial
(PEDT) est un levier majeur au service de la réussite des nouveaux territoires
apprenant vers lesquels nous nous dirigeons. Mais certains facteurs
conditionnent sa réussite. L’expérience des dix dernières années démontre que :
Le PEDT ne devrait pas être : une juxtaposition de
dispositifs qui reviendrait à faire prévaloir la logique de guichets sur celle
de projet ; une simple complémentarité entre les différentes activités, où
celles menées hors temps scolaire viendraient uniquement servir le projet
d'établissement ; une politique municipale, si bien intentionnée soit elle.
Le PEDT devrait être : une autre approche de
l'éducation à la citoyenneté, du développement de l’esprit critique et de la
formation tout au long de la vie ; un moyen pour construire, sur tous les
territoires, un projet et des objectifs d'Éducation globale et partagés ; un
cadre inscrit dans la loi qui permette de rassembler tous les partenaires :
Éducation nationale, Jeunesse et Sports, Ville, Culture, Santé, collectivités
locales et associations avec les enfants eux même (expertise d’usage) ; un
projet qui s'appuie sur un diagnostic partagé et articule les différentes
activités formelles, non formelles et informelles ; l’opportunité de
reconnaître les différents types d’intelligence des publics (relationnelle,
musicale, corporelle-kinesthésique, visio-spatiale, etc.) à côté des seules
reconnues par l’école (intelligence verbale et logico-rationnelle) ; la
reconnaissance de la diversité des savoirs (populaire, d’action, d’expérience,
profane) ; un instrument de formation continue des acteurs éducatifs et
des élus locaux ; un outil de la démocratie locale.
Le PEDT – Ce que la loi devrait
acter : le
rôle de pilotage de l'État : l'éducation globale doit rester une mission de
l'État, ce qui n'empêche pas d'instaurer une gouvernance avec les collectivités
territoriales ; la nécessité de l'égalité entre tous les territoires ; un
secteur éducatif au sens large protégé du secteur privé lucratif par un acte de
mandatement.
Le PEDT – Les questions à se
poser :
L'Éducation nationale et ses
services académiques sont-ils les mieux placés pour conduire au nom de l'État
les Projets Éducatifs Territoriaux ? La commune est-elle le niveau pertinent
d'intervention des collectivités ? Quelle doit être la durée d'un Projet
Éducatif Territorial ? Ne faut-il pas des PEDT sur trois ou cinq ans ? Quels en sont les moyens et les acteurs ?
Mais cette réforme globale nécessite des moyens adéquats et des perspectives comprenant tous les acteurs éducatifs sur les territoires : les animateurs associatifs, les animateurs territoriaux, les Conseillers d’Éducation Populaire et de Jeunesse, les parents, les enseignants et les enfants eux-mêmes. Cela passe par un changement de concepts. À la logique hiérarchisante du clivage scolaire / périscolaire, il est temps de préférer l’articulation éducation formelle / éducation non formelle / éducation informelle. Les enfants passent leur journée entre les parents, les enseignants, les animateurs, les écrans et leurs pairs sans approche institutionnelle permettant une cohérence éducative. De plus, il n’y a pas d’apprentissage sans action du sujet apprenant. La posture vis-à-vis de l’enfant doit changer. L’enfant est acteur de son apprentissage.