Europe Ecologie Les Verts est opposé au Projet d'aéroport Notre-Dame des Landes :
- Inutile : Alors que l'aéroport actuel de Nantes
Métropole voit son trafic stagner depuis de nombreuses années, la construction d'un
nouvel aéroport ne se justifie pas. Les promoteurs de ce projet inutile
espèrent voir le trafic aérien doubler. Comme de mauvaise coutume, les hypothèses de trafic surévaluées servent à justifier un projet inutile.
- Coûteux : Alors que les partenariats publics/privés se
soldent systématiquement par une privatisation des bénéfices et une
nationalisation des pertes, le projet d'aéroport de Notre-Dame des Landes va
nécessiter l'engagement de l'État, à hauteur de 246 millions d'euros.
- Climaticide : Le trafic aérien représente entre 3 et 5%
des émissions globales de gaz à effet de serre. Chaque infrastructure
supplémentaire crée un appel d'air, incitant les usagers à utiliser l'avion
plutôt que d'autres modes de transport plus écologique. Face à la crise climatique,
il n'y a pas de place pour l'ambiguïté.
À l'heure de l'indispensable transition
énergétique, nous exigeons :
- l'arrêt des
expulsions,
- l'abandon de ce
projet d'aéroport.
Depuis une semaine, plus de 500 gendarmes
sont mobilisés en vue d'expulser les opposants au projet d'aéroport situé à
Notre-Dame des Landes (44). Ce coup de force est inacceptable. Plus de 2000 hectares de terres agricoles et zones humides sont menacés.
Alors que :
- le dérèglement
climatique est désormais incontestable,
- le prix des
carburants ne cesse d’augmenter,
- l’artificialisation
des terres agricoles se poursuit,
est-il
bien raisonnable d’investir plus de 250 millions d’euros d’argent public pour
aider une multinationale à saccager plus de 2000 hectares de terres agricoles
et zones humides ?
Pascal Durand, Secrétaire national Europe Ecologie Les Verts,
Elise Lowy et Jean-Philippe Magnen, porte-parole
L’évacuation militaire et policière par des
centaines de CRS et gardes mobiles des occupants d’habitations sur la ZAD de
Notre-Dame des Landes, qui s’est déroulée au petit matin ce mardi 16 octobre
est d’une ampleur sans précédent.
EELV déplore ce déploiement démesuré de
forces de l’ordre, qui par ailleurs n’est justifié par aucune urgence, ni
aucune nécessité. Il est par ailleurs prévisible que l’action reprendra sous
d’autres formes, tant les militants et citoyens opposés à ce nouvel aéroport
restent motivés.
Plutôt que d’utiliser la force, le
gouvernement et le groupe Vinci devraient aller au bout de leurs obligations
réglementaires, qui ne sont à ce stade pas remplies, entraînant par exemple à
scandaleusement contourner la loi sur l’Eau.
EELV demande l’arrêt des expulsions et
réaffirme que l’aéroport de Notre-Dame des Landes, situé sur des terres
agricoles, est pharaonique, dispendieux et inutile, à l’heure où les comptes
publics sont dans une telle situation. Il ne doit pas voir le jour.
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Notre-Dame-des-Landes. La contestation enfle
contre le futur aéroport
jeudi 01 novembre 2012, Ouest France
Alors que l’intervention des forces de
l’ordre se poursuit sur le site du futur aéroport, la contestation se muscle.
Un problème de plus pour le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.
Après les affrontements de mardi, la tension
restait palpable, mercredi, à Notre-Dame-des-Landes. Il n’y avait plus de
barricades tenues par de jeunes radicaux opposés à l’aéroport, ni de tranchées
dans la chaussée.
Les gendarmes, suivis par les engins de
travaux publics, ont concentré leur action sur deux lieux symboliques de la
résistance au projet. Ils ont commencé par le Sabot, un terrain sur lequel un
mouvement de paysans sans terre avait installé de jeunes maraîchers l’an
dernier.
Cabanes dans les arbres
À 8 h, ils avaient investi la cabane
construite sur le terrain maraîcher. Ils ont poursuivi par la forêt de Rohanne
où des activistes étaient toujours installés dans des cabanes construites dans
les arbres. Mercredi en soirée, toutes les cabanes avaient disparu.
C’est au cours de l’opération qu’un gendarme
du peloton de gendarmerie de haute montagne de Briançon s’est blessé. Il est tombé d’une hauteur de 6
mètres sur une racine.
La cabane à laquelle il s’était assuré a cédé. Le gendarme souffre d’une
fracture lombaire.
L’accès à la zone du futur aéroport était
encore difficile mercredi. Celle-ci est bouclée par les gendarmes qui
interdisent tout passage de voiture, sauf lorsqu’il s’agit de riverains.
LE PROJET
D’AÉROPORT, NOUVEAU LARZAC POUR LE GOUVERNEMENT ?
Comment en est-on arrivé
là ?
Il n’y avait pas urgence à raser
les maisons de la zone d’aménagement du nouvel aéroport, à 30 km de
Nantes. Les gros travaux ne sont pas prévus avant 2014, pour une ouverture à
l’horizon 2017. Mais avant d’engager, les travaux préparatoires, comme la coupe
d’une forêt, le constructeur (Vinci) et l’État ont voulu évacuer les maisons « squattées » par de jeunes altermondialistes.
L’opération militaire - 500 gendarmes
et CRS sur le terrain le premier jour -, lancée il y a bientôt trois semaines,
a été ponctuée de face à face et affrontements. L’opération est appelée à durer
tant que les maisons, les cabanes en bois et les camps n’auront pas été
détruits.
Pourquoi la résistance se
renforce-t-elle sur le terrain ?
Malgré la destruction
systématique des cabanes, les opposants radicaux se sont enracinés dans le
bocage nantais, plus nombreux qu’avant l’arrivée des gendarmes mobiles.
Barrages et contrôles d’identité en gare de Nantes n’y ont rien fait. « Le bocage est une
passoire », note un paysan. Ces radicaux, dont le nombre est difficile
à évaluer, bénéficient de la complicité d’opposants « historiques ».
Agriculteurs ou retraités, militants politiques et environnementalistes,
ceux-ci les ravitaillent en vivres et vêtements, les accueillent dans des
espaces non expulsables. En face, les forces de l’ordre doivent procéder avec
prudence : « Tout dérapage compromettrait le dossier. »
Le projet est-il
menacé ?
L’aéroport se fera, répète
Jean-Marc Ayrault. « Il
est faux et irresponsable de laisser croire que le projet pourrait être encore
abandonné », ajoute Jacques Auxiette, président PS de la Région. Mais
ce projet à 560 millions d’euros rencontre une opposition
grandissante : l’intervention des forces de l’ordre a suscité des actions
de solidarité dans de nombreuses villes. Et le débat politique se tend à
nouveau entre le PS et les écologistes. Porte-parole national d’EELV, le
Nantais Jean-Philippe Magnen dénonce « l’entêtement
irraisonné du gouvernement ». La ministre Europe Écologie Les Verts,
Cécile Duflot, a redit, hier, son « désaccord » avec le Premier ministre, estimant que « la répression » n’était pas « la bonne méthode ».
À quand le feu vert aux
travaux ?
L’arrêté préfectoral autorisant
les travaux est attendu dans les semaines qui viennent. Il devra tenir compte
des réserves émises par les commissaires enquêteurs sur l’impact
environnemental. « Ces
réserves remettent en cause des pans entiers du projet », estiment les
députés écologistes. Les associations de défense de l’environnement se
préparent à contester en justice le futur arrêté.
Hollande va-t-il
intervenir ?
Au printemps, l’intervention du
candidat Hollande avait permis de trouver une issue à la grève de la faim de
militants anti-aéroport. Celle-ci butait sur la détermination de Jean-Marc
Ayrault. Et risquait de compromettre la nomination du député-maire de Nantes à
Matignon. Aujourd’hui, les opposants se tournent à nouveau vers le chef de
l’État. Ils ont trouvé un relais en la personne d’un socialiste angevin,
Patrick Warin, compagnon de promotion de Hollande à l’Ena et ex-directeur de la
Caisse des dépôts et consignations. « Vous
êtes face à un nouveau Larzac ! », l’a-t-il averti, dans une lettre ouverte,
en souvenir de cette longue bataille qui fit échouer l’agrandissement d’un camp
militaire.